Evangile selon Thomas

La prudence

Evangile selon Thomas

Logion 93 :

« Ne donnez pas ce qui est saint (1) aux chiens
de peur qu’ils ne le jettent au fumier.

Ne jetez pas les perles aux pourceaux de peur qu’ils... »

(1) saint ou pur


Concordance :

« Ne donnez pas ce qui est sacré aux chiens et ne jetez pas vos perles devant les porcs, de peur qu'ils ne les piétinent et, s'étant tournés, vous mettent en pièces. »

(Matthieu 7.6)


Continuité des logia :

Le logion 76 nous invitait à s'investir dans « la perle unique » qui n'est autre que le Royaume des cieux.

Dans ce logion, il est question de perles au pluriel pour mieux illustrer « ce qui est saint ».


Ce qui est saint

En Matthieu 7.6, il est question de « sacré ».

Le « sacré » se distingue du profane parce qu'il est considéré comme supérieur.

De nos jours, le terme de « saint » désigne le plus souvent des personnes exceptionnelles et montrées aux croyants comme modèles de vie en raison d'un comportement réputé exemplaire.

Mais d'un point de vue biblique, le saint est simplement quelqu'un mis à part pour servir Dieu, sans pour autant être parfait.

Par extension, « ce qui est saint » peut désigner des choses qui servent Dieu.

Il peut donc s'agir d'individus comme de choses matérielles ou immatérielles.

Manifestement, dans la situation évoquée tant par Matthieu que par Thomas, ce ne sont pas des individus que l'on va donner aux chiens.

Les chiens, comme les pourceaux, servent à désigner des êtres humains incapables de recevoir « ce qui est saint » non sous forme d'objets, mais au travers des enseignements de la parole du Seigneur qui est l'expression de la sainteté par excellence.


Un message incomplet

La plupart des textes contenus dans l'Evangile selon Thomas commencent par « Jésus a dit » ou des formules similaires.

Ici, Jésus n'apparaît pas et la fin du logion est absente, probablement déchirée ou illisible sur le parchemin.

On peut supposer que la conclusion de Thomas soit similaire à celle de Matthieu.

Jésus nous met en garde contre ceux qui, non seulement ne sont pas en mesure de recevoir les enseignements saints, mais qui vont se retourner contre le prédicateur.

Lui-même a payé de Sa vie pour avoir porté la parole du Père.

Cependant, si Jésus nous invite à la prudence, Il ne pouvait faire de même.

Si le Fils s'était résigné à la prudence, Il n'aurait pas accompli la volonté du Père qui est, et qui demeure, résumée par ce verset :

« Car Dieu a tellement aimé le monde qu'il a donné son Fils, l'Unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse mais qu'il ait la vie éternelle. »

(Jean 3.16)

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