« Quel jour te manifesteras-tu à nous et quel jour te verrons-nous ? ».
La question posée dans ce logion 51 se situe dans le prolongement du retour de Jésus avec la perspective de la résurrection et l'instauration d'un monde nouveau.
Repos des morts où résurrection ?
La phrase "Repose en paix" figure souvent sur les pierres tombales.
Cette simple formule véhicule l'espoir que la personne décédée trouve la paix dans l'au-delà.
Il existe donc une crainte latente que ce ne soit pas le cas.
Le séjour des morts, ou "Shéol" pour les hébreux, tel qu'il est perçu dans la Bible, pas plus que les "Enfers" conçus par les grecs anciens, ne semblent très attractifs sans être pour autant des lieux de souffrance. Ce sont des lieux d'attente, ce qui peut expliquer la question des disciples.
Le terme de ce « repos des morts » sera donc la résurrection suivie du jugement dernier.
Mais la réponse de Jésus se révèle bien énigmatique...
La résurrection a-t-elle eu lieu ?
Cette réponse peut laisser entendre que la résurrection aurait déjà eu lieu :
« Ce que vous attendez est arrivé... »
Or, une telle affirmation irait à l'encontre de la position officielle de l'Eglise que Paul défendait déjà en ces termes :
« Ils se sont écartés de la vérité en prétendant que la résurrection a déjà eu lieu, et ils renversent la foi de certains. » (2 Timothée 2.18)
D'un point de vue chronologique, dans notre conception d'un temps linéaire où les évènements se succèdent d'une façon ordonnée, nous pouvons dire que la résurrection appartient au futur.
Ainsi, en physique classique, le temps est linéaire et absolu.
En relativité, il peut varier en fonction de la vitesse et de la gravité.
En physique quantique, la nature du temps est encore plus complexe.
Mais la résurrection relève-t-elle des lois humaines telles que nous les ressentons ?
Vous ne le savez pas !
Se pose donc le problème des limites de nos connaissances, surtout quand il s'agit d'un sujet aussi délicat que la mort et ce qui peut s'en suivre.
Il serait manifestement risqué d'imposer des raisonnements humains pour des évènements qui relèvent du raisonnement divin.
Le Royaume de Dieu n'est probablement pas soumis aux lois temporelles.
Et si celles-ci s'appliquent, c'est selon l'ordonnancement divin intemporel qui n'est tenu ni par le passé, ni le présent, ni le futur.
Nous ne savons-donc pas où, quand, ni comment ce que nous attendons du Royaume de Dieu est arrivé.
Mais nous savons que Jésus a dit :
« Je suis la résurrection et la vie.
Celui qui croit en moi, même s'il est mort, vivra ! »