« Celui qui blasphémera contre le Père, il lui sera pardonné ;
celui qui blasphémera contre le Fils, il lui sera pardonné ;
mais celui qui blasphémera contre l’Esprit Saint (1),
il ne lui sera pardonné ni sur terre ni au ciel. »
(1) l'Esprit Saint ou le Pur Esprit
Concordances :
« C’est pourquoi je vous dis : Tout péché et blasphème sera remis aux hommes, mais le blasphème contre l’Esprit ne sera pas remis.
Celui qui dit une parole contre le Fils de l’homme sera pardonné. Mais quiconque parle contre l'Esprit Saint ne sera pas pardonné, ni dans le temps présent, ni dans les temps à venir. »
(Matthieu 12.31-32)
« A vrai dire, tout sera pardonné aux fils des hommes, les fautes et les blasphèmes autant qu’ils en auront proférés.
Mais quiconque blasphème contre l'Esprit Saint ne sera jamais pardonné : il est coupable d’une faute éternelle.
« Quand vous verrez Celui qui n’a pas été engendré de la femme, prosternez-vous et adorez-Le : c'est Lui votre Père. »
Si le Père doit être adoré, comment peut-on concevoir, comme nous le dit ce logion 44, que le blasphème contre le Père soit pardonnable ?
Que nous disent les canoniques ?
Matthieu 12.32 évoque le blasphème « contre le Fils de l’homme », c'est-à-dire Jésus, en précisant que cela sera pardonné à la différence du « blasphème contre l’Esprit » qui est impardonnable.
L'Evangile selon Marc affiche la même position à l'égard du « blasphème contre l'Esprit Saint » mais demeure évasif pour le reste en indiquant :
« A vrai dire, tout sera pardonné aux fils des hommes, les fautes et les blasphèmes autant qu’ils en auront proférés. » (Marc 3.28)
Cette formule globale peut inclure le blasphème « contre le Fils de l’homme », mais faut-il en déduire que le blasphème contre le Père est aussi concerné ?
Au sein de la Trinité
Lorsque l'on cite les trois personnes de la Trinité, elles sont usuellement nommées dans un ordre qui reflète ce verset :
« Allez donc faire des disciples de toutes nations. Baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. » (Matthieu 28.19)
Ceci pourrait laisser entendre une primauté du Père sur les autres personnes de la Trinité.
Mais il n'en est rien si l'on considère cette affirmation du Seigneur :
« Dieu est esprit, et ceux qui l'adorent doivent adorer en esprit et en vérité. » (Jean 4.24)
Aussi, lorsque Jésus affirmait Sa soumission et Son unité avec le Père, c'est au Dieu-Esprit qu'Il se référait.
Les trois personnes de la Trinité sont des manifestations de l'Unique Esprit pour répondre aux besoins de la conscience humaine.
Le Père symbolise l'autorité, le Fils représente l'humanité, l'Esprit Saint qui est diffusé sur les disciples est un lien entre la créature et le Créateur.
La pureté
Aussi, le fait de placer le Père et le Fils sur un même plan au regard du blasphème est compatible avec les enseignements des Evangiles canoniques.
Il est intéressant de relever cette variante dans la traduction de ce logion 44 de l'Evangile selon Thomas :
« Celui qui blasphémera contre le Pur Esprit, il ne lui sera pardonné ni sur terre ni au ciel. »
Nous pouvons en effet rapprocher cette notion de pureté de l'Esprit du fait qu'il soit écrit :
« Car ils disaient : "Il a un esprit impur." » (Marc 3.30)
Le fait d'accuser Jésus, Fils de Dieu, d'avoir un esprit impur transfère l'impureté sur le Dieu-Esprit dont la sainteté ne peut être entachée d'une quelconque impureté.
Accuser le Seigneur d'impureté c'est le confondre avec le diable.
Celui qui agit ainsi révèle son incapacité à distinguer le bien du mal.
Une telle confusion n'est pas compatible avec le Royaume éternel de Dieu et cela constitue un péché mortel.
L'existence d'un seul et unique péché mortel est attestée dans un autre passage du Nouveau Testament :
« Il y a un péché mortel. Pour celui-là, je ne dis pas de prier. »
