Sans être apôtre, Jacques le Juste a été investi à la tête de l’Eglise.
Celui qui ne croyait pas en Jésus (Jean 7.5) s'est converti, probablement du fait de la résurrection de Jésus.
Paul nous indique ceci à propos de la résurrection de Jésus :
« Il est apparu à Jacques et à tous les apôtres. » (1 Corinthiens 15.7)
Paul écrit ceci vers l'an 56, quand Jacques dirigeait l'Eglise de Jérusalem. Quand il s'exprime, Paul donne la primauté à Jacques sur les apôtres, signalant implicitement que Jacques n'était pas un apôtre, tout en ayant la préséance sur les apôtres.
Dans une autre épître, Paul identifie Jacques comme étant bien un des frères de Jésus :
« Puis, trois ans après, je suis monté à Jérusalem faire la connaissance de Céphas et je suis resté à ses côtés pendant quinze jours.
Je n'ai vu aucun autre apôtre sinon Jacques, le frère du Seigneur. » (Galates 1.18-19)
Paul considère cependant que l'Eglise repose sur trois piliers :
« Jacques, Céphas et Jean, considérés comme des colonnes. » (Galates 2.9)
Mais Galates 2.11-12 prouve que Pierre craignait Jacques lors de l’arrivée des circoncis venus de Jérusalem :
« Mais quand Céphas est venu à Antioche, j'ai dû lui résister ouvertement, parce qu'il était répréhensible.
En effet, avant l'arrivée de quelques envoyés de Jacques, il prenait ses repas avec les païens. Quand ils arrivèrent, il se déroba en se tenant à l'écart, par crainte des circoncis. »
Est-ce après la mort de Jacques, en l'an 62, que Pierre s'est affirmé comme principal conducteur de l'Eglise ?
Pierre n'était-il pas déjà parti pour Rome ?
Quoi qu'il en soit, ainsi s'affirmait la fonction de Pierre annoncée en Matthieu 16.18-19.
L'Evangile selon Matthieu a probablement été écrit dans les années 80-85 après J.C. et Matthieu a retenu ce qui, en fin de compte, s'était réalisé pour Pierre.
Seul l'Evangile selon Thomas permet de répondre à cette question : qui donc a donné à Jacques autorité sur l'Eglise après le départ de Jésus ?
Le fait que Thomas soit le seul a avoir reconnu la primauté de Jacques, en s'appuyant sur une parole que Jésus aurait prononcée, permet aussi d'envisager une antériorité des écrits de Thomas sur ceux de Matthieu.