Il dit à Ses disciples : « Que va-t-il faire de l’agneau ? »
Ils Lui dirent : « Le tuer et le manger. »
Il leur dit : « Tant qu’il est vivant, il ne le mangera pas, seulement (1) s’il le tue et qu’il devienne un cadavre. »
Ils dirent : « Il ne pourra pas faire autrement. »
Il leur dit : « Vous aussi, cherchez-vous un lieu de repos (2) afin de ne pas devenir cadavres et être mangés. »
(1) seulement ou à moins que
(2) un lieu de repos ou une place pour le repos
Continuité des logia :
Au logion 7, nous avions un homme et un lion qui pouvaient se manger.
Ici, il est question d'un agneau que l'homme seul peut manger.
Cette parabole est propre à l'Evangile selon Thomas et mérite toute notre attention car elle évoque un agneau pour la première fois.
Un Samaritain en Judée
C'est sur la route de Jérusalem à Jéricho qu'un homme, probablement un Juif, fut secouru par un Samaritain (Luc 10.30-37).
Le Samaritain emmena cet homme blessé tout comme on peut porter un agneau.
Sachant que l'agneau symbolise le Fils de Dieu, songeons à cette parole de Jésus quand Il nous dit à propos de ceux qui portent assistance à leurs prochains :
« A vrai dire, à chaque fois que vous l'avez fait à un seul de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l'avez fait. » (Matthieu 25.40)
En secourant un inconnu, le Samaritain ignore avoir, en quelque sorte, assisté Jésus.
Est-ce le même Samaritain qui porte l'agneau pour le manger ?
Pour qui l'agneau doit-il mourir ?
Pour servir de nourriture, l'agneau doit mourir :
« Tant qu’il est vivant, il ne le mangera pas, seulement s’il le tue et qu’il devienne un cadavre. »
Il nous semble évident que ce symbole de l'agneau que l'on doit manger est représentatif de la Cène.
« Oui, à vrai dire, si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'homme et ne buvez pas son sang, vous n'aurez pas la vie en vous.
Celui qui consomme ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, et moi, je le ressusciterai au dernier jour. »
(Jean 6.53-54)
L'agneau doit mourir pour être mangé par... un Samaritain.
Le Samaritain est lui aussi un symbole, n'étant pas Juif il représente tous les peuples du monde pour lesquels l'Agneau de Dieu s'est sacrifié.
Manger pour ne pas être mangé
« Comme le Père qui est vivant m'a envoyé, et puisque je vis par le Père, celui qui me consomme vivra aussi par moi.
Il est ici, le pain descendu du ciel, non comme celui que les pères ont mangé et eux sont morts. Celui qui consomme ce pain vivra pour l'éternité. »
(Jean 6.57-58)
Que sont devenus ceux qui ont mangé la manne dans le désert et qui, pourtant, y sont morts ?
Que deviennent tous les cadavres sinon de la nourriture, des particules qui se recyclent dans la matière ?
Cette parabole de l'agneau se termine par cette conclusion :
« Vous aussi, cherchez-vous un lieu de repos afin de ne pas devenir cadavres et être mangés. »
Pour ne pas être mangés, il faut donc manger le pain de vie que l'Agneau de Dieu offre par Son sacrifice.
« Celui qui consomme ce pain vivra pour l'éternité. »
Il vivra pour l'éternité, à la différence de ceux qui n'ont pas cru, pour lesquels il fut dit :
« Ils n'entreront pas dans mon repos ! » (Hébreux 4.5)
Ainsi, en cherchant Jésus nous trouvons un lieu de repos, comme il est écrit en Jérémie 29.13 :