L'analyse des paroles de Jésus restituées par Matthieu, Marc, Luc et Thomas révèle de larges concordances.
=> La première phrase annonce le semeur.
Il s'agit du Seigneur, mais on peut aussi considérer que toute personne qui répand Sa parole devient un semeur.
Les quatre Evangiles ne présentent ici que quelques nuances sur lesquelles il ne semble pas nécessaire de s'attarder.
=> 1. Les premières graines...
Elles tombent sur le chemin : c'est un terrain peu propice.
Luc précise que cette partie de la semence « fut piétinée » (Luc 8.5).
La semence, c'est la Parole du Seigneur qui est donc foulée au pied et picorée par les oiseaux.
Les trois Evangiles synoptiques précisent ensuite que les oiseaux représentent le Mauvais (Matthieu 13.19), Satan (Marc 4.15) ou le Diable (Luc 8.12).
Thomas n'apporte pas d'explication. Il invite ainsi les lecteurs à méditer la Parole pour en extraire leurs propres conclusions.
=> 2. Sur le rocher... la pierre ou la pierraille : le terrain n'est guère meilleur pour recevoir la semence.
La présentation des évangélistes est cette fois plus nuancée.
Luc est très concis : « Elle poussa et sécha en l'absence d'humidité. »
Matthieu et Marc se ressemblent quand ils décrivent une croissance rapide des semences... et un dessèchement tout aussi fulgurant.
Les termes employés par Thomas apportent des informations complémentaires :
« Elles ne prirent pas racine en bas dans la terre, ni ne montèrent en épi vers le ciel. »
L'absence d'enracinement peut signifier que ceux qui ont ainsi reçu la Parole et renoncent rapidement n'ont pas relayé les enseignements (en bas sur la terre), ni établi une relation par l'Esprit Saint (vers le ciel).
=> 3. Sur les épines...
Les épines ont mieux poussé que la semence et les mauvaises herbes l'on étouffée.
Thomas ajoute : « le ver les mangea. »
L'explication donnée par Jésus dans les synoptiques permet de comprendre que ce sont les fruits de la chair qui ont étouffé la semence de la Parole : inquiétude des temps et richesse trompeuse (Matthieu 13.22) ; soucis du moment, richesse trompeuse, et désirs envahissants (Marc 4.19) ; soucis, richesses et plaisirs de la vie (Luc 8.14).
Thomas résume tout ceci en un seul terme, le ver, qui ronge le fruit de l'Esprit pour laisser le champ libre aux fruits de la chair.
=> 4. Sur la bonne terre...
La conclusion est similaire dans les quatre Evangiles : la bonne terre va permettre la fructification.
Thomas insiste : « vers le ciel », attestant ainsi que cette fois la relation s'établit par l'Esprit Saint pour diffuser la Parole reçue.
Faut-il chercher un sens particulier aux mesures qui sont données ?
« Trente, soixante et un autre cent » pour Marc et Matthieu, « au centuple » selon Luc qui ne se disperse pas dans les comptes, « soixante et cent-vingt » chez Thomas ?
Il ne semble pas que ces chiffres aient une valeur symbolique et chaque évangéliste a puisé dans ses souvenirs pour nous fournir ces données.