« Les hommes pensent peut-être que je suis venu jeter (1) la paix sur le monde.
Mais ils ne savent pas que je suis venu jeter des divisions sur terre :
le feu, l'épée (2), la guerre.
Car dans une maison de cinq, trois seront contre deux et deux contre trois.
Le père contre le fils, le fils contre le père, et ils se tiendront seuls. (3) »
(1) jeter, apporter ou répandre
(2) l'épée ou le glaive
(3) seuls, solitaires ou uniques
Concordances :
« Ne pensez pas que je sois venu répandre la paix sur la terre ;
je ne suis pas venu répandre la paix, mais le glaive.
En effet, je suis venu séparer l’homme de son père,
la fille de sa mère, et la belle-fille de sa belle-mère.
Et l’homme aura pour ennemis les gens de sa maison. »
(Matthieu 10.34-36)
« Pensez-vous que je sois venu apporter la paix sur la terre ?
Pas du tout, au contraire, je vous le dis, c'est la division !
Car désormais, s'ils sont cinq dans une seule maison,
ils seront divisés trois contre deux et deux contre trois.
Père contre fils et fils contre père seront divisés, ainsi que mère contre fille et fille contre mère, ou belle-mère contre belle-fille et belle-fille contre belle-mère. »
(Luc 12.51-53)
Continuité des logia :
Ce logion 16 est très proche du logion 10 où Jésus disait :
« J’ai jeté un feu sur le monde, et voici, je le garde jusqu’à ce qu’il s'allume. »
Nous avions d'ailleurs commenté ce thème de la division par le feu sur le fondement des mêmes versets de Matthieu et Luc.
Le feu de la division
Ce feu qui va se répandre par les disciples de Jésus, c'est celui de l'évangélisation.
Mais le feu de la foi va devenir le feu de la division, souvent au sein d'une même famille, entre ceux qui reconnaissent en Jésus leur Sauveur... et ceux qui le rejettent, comme nous l'indiquent Matthieu, Luc et Thomas.
Certes, le feu, l'épée, la guerre se sont répandus depuis l'aube de l'humanité.
Il s'est propagé au sein même de l'Eglise, comme en dehors, avec les croisades et autres guerres de religion.
En évoquant ceci, comment ne pas songer au cavalier rouge du Livre de l'Apocalypse...
« Un autre cheval sortit : rouge feu. Il fut donné à celui qui le montait de ravir la paix sur terre afin que tous s'entretuent et il reçut une grande épée. » (Apocalypse 6.4)
Dans les temps de la fin...
Si Matthieu, Luc et Thomas ont une très forte concordance pour cet enseignement de Jésus, Thomas ajoute cette note finale :
« Le père contre le fils, le fils contre le père, et ils se tiendront seuls. »
Les traductions de ce passage sont nuancées car on peut lire seuls, solitaires ou uniques.
Comment comprendre cette conclusion de Jésus qui ne figure que chez Thomas ?
Si l'on se limite à l'opposition père-fils, nous avons donc deux individus face à face, chacun se retrouve de ce fait seul à livrer son combat personnel.
Si l'on élargit le champ d'interprétation, nous pouvons toujours considérer que tout individu est seul pour affronter la mort.
Mais avant d'en arriver là, étions-nous solitaires... ou solidaires ?
« Sache bien ceci, dans les derniers jours surviendront des moments difficiles.
Car les hommes seront égoïstes, aimant l'argent, fanfarons, orgueilleux, blasphémateurs, insoumis à leurs parents, ingrats, sacrilèges.
Ils seront dépourvus d'affection, implacables, médisants, indisciplinés, cruels, ennemis du bien.
Traîtres et emportés, ils seront aveuglés par l'orgueil, amis du plaisir plutôt qu'amis de Dieu. »
(2 Timothée 3.1-4)
Dans les derniers jours, dans les temps de la fin, le cavalier rouge aura conduit des multitudes dans l'égoïsme et tout ce qui s'en suit selon l'énumération de l'apôtre Paul.
Egoïstes, donc solitaires dans la vie... ils le seront aussi dans la mort !
Car Jésus ne sera pas à leurs côtés pour témoigner en leur faveur devant le Père.
