« Heureux le ventre qui t’a porté et les seins qui t’ont nourri ! »
Il lui dit : « Heureux ceux qui ont écouté (1) la parole du Père et l’ont gardée (2) en vérité.
Des jours viendront en effet où vous direz :
Heureux le ventre qui n’a pas conçu (3) et les seins qui n’ont pas allaité. »
(1) écouté ou entendu
(2) gardée ou observée
(3) conçu ou enfanté
Concordances :
« Pendant qu'Il parlait ainsi, une femme éleva la voix du milieu de la foule pour Lui dire :
Bienheureux le ventre qui t’a porté et qui t'a allaité !
Il répondit : Bienheureux plutôt ceux qui entendent la parole de Dieu, et qui l'observent ! »
(Luc 11.27-28)
« Malheureuses celles qui seront enceintes et celles qui allaiteront en ces jours-là ! »
(Matthieu 24.19)
« Quel malheur pour celles qui seront enceintes ou qui allaiteront ces jours-là ! »
(Marc 13.17)
« Malheureuses, celles qui seront enceintes et celles qui allaiteront en ces jours-là. »
Les Evangiles canoniques nous en disent-ils autant ?
Un ventre heureux
L'Evangile selon Luc comme l'Evangile selon Thomas attestent de l'intervention d'une femme qui visait ainsi Marie, la mère de Jésus.
Un ventre peut-il être heureux ?
Bien nourri, bien repu, satisfait d'avoir porté et enfanté de beaux enfants... pourquoi pas ?
Mais Jésus élève le débat en insistant sur le fait que ce n'est pas le ventre qui compte mais l'esprit.
Heureux celui comme celle qui a entendu et écouté attentivement la parole du Seigneur.
Bienheureux ceux qui la gardent au fond de leur conscience afin de l'observer, de la mettre en pratique.
Bienheureuse Marie, non pas du fait d'avoir porté et mis au monde le Messie, mais parce qu'elle a humblement cru en Lui !
« Ainsi, désormais toutes les générations me diront bienheureuse. » (Luc 1.48)
Heureux ou malheureux ?
L'Evangile selon Thomas établit un rapport entre l'intervention de cette femme et un enseignement de Jésus qui s'inscrit, en ce qui concerne les Evangiles canoniques, dans la description de la grande tribulation.
Si l'Evangile selon Luc proclame à propos de Marie : « Bienheureux le ventre qui t’a porté et qui t'a allaité », il nous dit à l'inverse : « Malheureuses, celles qui seront enceintes et celles qui allaiteront » pendant la tribulation.
Thomas demeure positif dans sa relation des propos de Jésus qui aurait dit en évoquant les temps de tribulation :
« Heureux le ventre qui n’a pas conçu et les seins qui n’ont pas allaité. »
Ceci peut paraître accessoire, pourtant l'approche que l'on a d'une situation reflète le regard, pessimiste ou optimiste, que l'on porte sur la vie dans son ensemble.
La grande tribulation, avec ses épreuves que Jésus a résumées et qui sont largement développées dans le Livre de l'Apocalypse, peut susciter la frayeur et le pessimisme si l'on considère qu'il s'agit d'une succession de malheurs.
Mais si l'on envisage le terme de ces épreuves, l'espérance de la vie éternelle, peut-on encore parler de malheur ?
